Sandie Le Conte, responsable du laboratoire du département des restaurateurs de l’Inp accompagnée de deux jeunes diplômées Mmes Delengaigne et Gascon et de Mme Laurent Miri, doctorante EUR mention CR ont participé, du 12 au 15 novembre dernier, à la conférence « Mechanical Insights: Shaping the Future of Museum Collection Preservation », organisée par le Getty Center Institute à Los Angeles.
Elle présente dans ces quelques lignes son retour sur cet événement, qui a réuni plus d’une centaine de professionnels du patrimoine (scientifiques, restaurateurs, responsables de collections) intéressés ou impliqués dans les aspects de la mécanique des matériaux et/ou des objets.
Sandie Le Conte : L'Europe était fortement représentée : pour la France, en plus de notre participation, il faut relever celle de Mohamed Dallel, responsable du pôle textile au Laboratoire de Recherche des Monuments Historiques (LRMH), ainsi que celle de Cécilia Gauvin de la société S-MA-C-H.
La première journée était dédiée à de très intéressantes interventions sur la caractérisation des matériaux ou des objets sous l’effet de variations climatiques. Ainsi, notre collègue française Cécilia Gauvin a démontré par des mesures qu’il faut faire attention à la congélation des matériaux organiques (procédé assez courant pour désinsectiser des collections). Elle atteste ainsi qu’il est nécessaire d’étudier davantage ce sujet avant de promouvoir cette technique.
Une autre étude a été présentée par des collègues de Rochester sur la dégradation et la sensibilité des plastiques (comme les supports de dessins d’animation) aux variations de température et d’humidité. À noter que cette présentation a été la seule portant sur les matériaux contemporains.
La seconde journée était consacrée aux modélisations. Le concept de jumeaux numériques fait son entrée dans le domaine du patrimoine : il s’agit de concevoir des modèles les plus semblables possible à l’original pour leur faire "subir" des expériences virtuelles, telles que des variations d’humidité. La validité des modèles s’améliore, mais de nombreux paramètres restent encore difficiles à modéliser (comme les couplages entre chacune des couches d’une stratigraphie, par exemple).
Enfin, la dernière journée était consacrée à des études pratiques. C’est lors de cette journée que les représentants de l’Inp sont intervenus. La présentation de Joséphine Delengaigne et Marie-Laure Gascon, diplômées en septembre 2024, respectivement en textile et peinture a été saluée. La présentation du contrôle actif que j’ai faite a également été appréciée, car elle était la seule à aborder la notion de fatigue des objets.
Pour clôturer le colloque, j’ai été invitée à participer à une table ronde sur les questions d’incertitudes, l’avenir des expérimentations et la complémentarité entre professionnels et scientifiques.