Marc Gacquière, conservateur-restaurateur de livres lui-même passé par la VAE, anime une journée d’accompagnement pour la constitution du dossierde validation des acquis et de l'expérience à laquelle les candidats recevables sont invité à participer.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis Marc Gacquière, j’occupe actuellement les fonctions d’adjoint au responsable de l’atelier de restauration des Estampes et de la Photographie de la BnF. J’ai un cursus initial artisanal en reliure.
J’ai commencé ma carrière de restaurateur en 1998 en intégrant la BnF par voie de concours en catégorie C, j’ai ensuite passé différents concours en interne pour devenir catégorie B puis A.
J’occupe, depuis l’obtention de ce dernier concours, des fonctions d’encadrement. J’ai d’abord été responsable des trois ateliers de restauration des Archives nationales et j’ai co-dirigé la création du nouvel atelier de restauration du site de Pierrefitte-sur-Seine.
Par la suite, j’ai pris le poste d’adjoint au chef d’atelier de l’atelier de restauration des Estampes et de la Photographie de la BnF où j’ai co-dirigé le réaménagement de l’atelier de restauration suite au travaux entrepris sur le quadrilatère Richelieu.
Quelle est votre expérience du processus de la VAE à titre personnel ?
Mon expérience avec la VAE débute en 2007 avec un premier dossier déposé à l’université Paris I en vue de l’obtention du Master de conservation-restauration des biens culturels. Mon dossier a été jugé recevable et j’ai passé un entretien avec un jury composé d'enseignants de la formation. J’ai validé certaine unités de valeur (puisque c’était le terme à l’époque) et je devais suivre des cours et passer les partiels de celles qui me faisaient défaut comme le volet science qui est souvent le point noir des postulants qui viennent d’un cursus artisanal. N’ayant pas d’échéance pour l’obtention du diplôme et continuant à travailler en parallèle, j’avais choisi de suivre qu’un bloc de matière par an. J’ai validé quelques matières mais je n’ai pas été au bout de la démarche. En 2014, j’ai appris que l'INP lançait également sa procédure de VAE avec un dossier de synthèse et une épreuve “pratique” que je trouvais plus adaptée aux professionnels que la procédure de Paris I. J’ai décidé de me relancer dans le processus. Je me suis inscrit à la session de 2015 et j’ai rendu le dossier de recevabilité puis je me suis mis à la rédaction du dossier de synthèse et devant l'ampleur de la tâche, j’ai ajourné ma candidature. En 2016, j’ai postulé à nouveau et j’ai pu boucler mon dossier, passer l’entretien et obtenir une validation complète.
J'avoue qu’au départ la démarche ne semble pas réjouissante mais finalement on se prend au jeu. Cela m’a permis de faire une sorte de relecture de l’ensemble de ma carrière, de sourcer des choses que je savais mais sans avoir la bibliographie.
En quoi consiste la journée d’accompagnement que vous animez pour les candidats dont le profil a été jugé recevable ?
Je présente tout d’abord le déroulé du processus de VAE en détaillant le contenu du dossier et l’organisation de l’oral.
Les candidats se présentent à tour de rôle, ce qui me permet de connaître un peu les parcours et les attentes liés à l’obtention du diplôme. Je leur explique la différence entre une VAE partielle et une VAE complète. Lorsque le candidat a obtenu une VAE partielle, le rapport du jury l’aide à comprendre comment compléter son parcours par le biais de stages, de formations continues.
L’idée est d'accompagner les candidats dans la rédaction de leur synthèse et de chercher, avec eux, comment organiser la présentation de leur parcours professionnel en regard du référentiel d’activité du restaurateur. Nous regardons ensuite la forme que peut ou doit prendre ce dossier : précision des informations, illustrations, nature des documents à joindre. Nous évoquons aussi la question du niveau rédactionnel, notamment avec les candidats étrangers puisque nous constatons la présence de postulants d’autres pays, italiens notamment.
Je leur détaille les différentes parties de l’oral : l’analyse à mener sur l’objet et ensuite leur présentation, ce que cette démarche va apporter à leur parcours professionnel et à son évolution.
Cette journée est également l’occasion d’aborder les grandes parties d’un dossier de traitement.
Je témoigne, enfin, de mon expérience et de la façon dont j’ai structuré mon dossier de synthèse.
Nous avons également un temps d’échange, pour qu’ils puissent poser des questions.
Une visite de la bibliothèque de l'INP est également organisée pour leur montrer les ressources sur lesquelles ils peuvent s’appuyer et les procédures pour consulter les mémoires des étudiants. En effet, prendre connaissance de ces travaux qui sanctionnent l’obtention du diplôme permet au candidat de prendre conscience des attendus
Les échanges se poursuivent ensuite par mail pour répondre aux questions qui émergent souvent au moment de la rédaction du dossier de synthèse.
Quels conseils donneriez-vous aux futurs candidats ?
Je pense qu’il est nécessaire d’étaler le montage sur plusieurs années, quitte à demander la recevabilité plusieurs fois.
Il ne faut pas attendre la validation du dossier de recevabilité ni la journée d’accompagnement pour commencer la rédaction de son dossier de synthèse.
Consulter des mémoires d’étudiant de sa spécialité permet de se familiariser avec les attentes d’un jury, aussi bien sur la forme que sur le fond. Il faut aussi consulter la liste des cours dispensés aux étudiants pour trouver des correspondances avec son parcours et identifier les matières qui vont faire défaut.
Et je pense qu’il est important de chercher des cours ou des formations en chimie même avant de monter son dossier pour ceux qui ont déjà identifié cette lacune.